« L’importance et la détection de l’enfant surdoué en Afrique ». C’est autour de ce premier thème que s’est déroulé la 3è édition des Grandes conférences royales organisée par l’Université Charles Louis de…Montesquieu, le mercredi 7 mars 2018, à l’Amphithéâtre Léopold Sédar Senghor dans ses locaux de Cocody-Mermoz.

Victor Dagaud, fondateur d’un centre pour surdoués à Lakota (Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire), a conseillé aux Africains la détection systématique des enfants surdoués, comme gage du développement socio-économique du vieux continent. « En Afrique, il y a un réservoir de surdoués, seulement, ils ne sont pas détectés. L’avantage pour l’Afrique, c’est que j’ai mis au point ce qu’on appelle l’étude génétique  pour détecter les surdoués. L’Afrique sera le futur de l’humanité, car il est le plus riche de la planète par son sous-sol, son climat, sa végétation, etc. Le paradoxe, nous avons la population la plus démunie, pourquoi ? Parce que nous avons un retard technologique. Ce retard pour le combler, il faut faire la détection des enfants surdoués. Ce sont ceux-là qui constituent la véritable richesse.», a martelé le conférencier.

Pour lui,  il est plus que raisonnable « d’envoyer un enfant à l’école sur la base de son âge mentale que de son âge biologique ». Car, précise-t-il, on dénombre au sein de la population infantile sept (7) catégories d’enfants et tous n’ont pas le même potentiel cognitif. « Tous les enfants n’apprennent pas à la même vitesse. Mais, l’école classique n’a pas encore compris cela. Ce qui y est enseigné est fondé sur l’enfant moyen. Les enfants moyens constituent 45% de la population, quand les surdoués sont évalués à 0,5% et 2% pour les doués. En Côte d’Ivoire, si on a 20 millions d’habitants, on a environ 100.000 surdoués. Ils sont au sein des populations mais ils n’ont pas encore été détectés. On ne leur a pas donné un encadrement à la hauteur de leur potentiel. Ce sont les enfants surdoués qui vont nous tirer du sous-développement. L’Afrique doit prendre conscience que c’est le cerveau qui constitue la matière première », a déploré Dagaud Victor.

Le professeur Crespin Fassinou, président du Conseil d’Administration de Children’s Hope International a fondé son argumentaire sur le thème ‘’Petite enfance et développement humain : quelles politiques et stratégies de prise en charge pour les enfants (à très haut potentiel ou surdoués, enfants démunis)’’. Il a mis en exergue les différentes stratégies mises en place pour le bien-être de la petite enfance – qui est comprise, selon lui, entre 0 et 7 ans. Au niveau social, l’orateur d’origine béninoise, résidant en Côte d’Ivoire, a souligné que les enfants devraient bénéficier d’une large gamme de programmes de protection sociale à savoir un système de soins pour garantir le développement, un soutien familial et l’éviction des stigmatisation dans le milieu relationnel de la petite enfance. « La survie des enfants et le développement de la petite enfance (DPE) sont indéniables pour le développement de l’enfant », a conseillé le Professeur Crespin Fassinou.

Prenant la parole au nom de la chefferie traditionnelle, Sa Majesté Toubo Taho, chef suprême des Wè de Côte d’Ivoire, a félicité le professeur Amoa Urbain dont les travaux de recherches ont abouti à la revalorisation des autorités coutumières et à la création de la chambre des rois et chefs traditionnels en Côte d’Ivoire. « La mise en place et l’institutionnalisation de la chefferie est l’œuvre du professeur Amoa Urbain. Je le dis toujours haut et fort. Nous voulons le remercier pour tous ses bienfaits » a reconnu Sa Majesté Toubo Taho.

La 4è édition des Grandes conférences royales aura pour leitmotiv ‘’Les grands défis de la transformation des produits agroalimentaires en Côte d’Ivoire pour la prochaine décennie’’. La conférence introductive sera dite par le Dr Christophe Auguste Douka, président du Syndicat national des producteurs individuels de Café et de Cacao en Côte d’Ivoire.

Patrick De Montherland KROU

Source: http://africactu.com/societe/1277-cote-d-ivoire-developpement-de-l-afrique-des-professionnels-proposent-des-solutions-pragmatiques